L’urgence de changer

Une fois encore le bulletin est un appel à changer. Il appelle à plus de solidarité pour plus de justice et surtout pour réenchanter notre monde.

Le billet de Bertrand Guibord met en évidence que loin de se résorber les écarts de richesse planétaire sont en pleine explosion, résultat des dérives du capitalisme. La solution existe : aller chercher la richesse où elle se trouve. Les mécanismes de redistribution sont connus ainsi que le manque de volonté et de courage de nos dirigeants politiques. La mobilisation et l’action citoyenne sont déterminantes pour forcer l’action de nos représentants politiques.

Dans un article long et rigoureux Yves-Marie Abraham questionne la course à la croissance qui ne livre plus la marchandise. L’appel s’amplifie pour rompre avec cette obsession qui fonde nos sociétés. Si l’idée de la décroissante n’est pas nouvelle, elle s’impose de plus en plus dans de nombreux milieux. L’article montre que non seulement le retour des Trente glorieuses n’apporterait pas plus de justice, mais serait écologiquement désastreux. Tout autant que le sont les effets de cette course sur ceux qui y participent à la fois sur le plan physique par les maladies de civilisation, que sur la santé mentale et la vie sociale. D’où l’appel grandissant à une « décroissance soutenable ».

L’article de Monique Jeanmart montre une autre dérive du capital financier. Si la crise sanitaire a eu des conséquences sur nos vies individuelles et sociales, elle a créé un « apartheid vaccinal » qui accentue la fracture entre les pays riches et les pays pauvres. La pandémie est un mal mondial, seul un changement de modèle pour faire des vaccins des « biens communs mondiaux » permettra d’en sortir.

La lutte contre les paradis fiscaux est une des batailles les plus importantes menées par Attac. Pour Jacques Bouchard l’entente intervenue à l’OCDE pour la création d’un impôt minimal pour les multinationales ne contribuera pas à plus de justice fiscale, mais en quelque sorte on peut y voir une officialisation d’un permis de frauder pour les plus puissants.

Nos gouvernements ne prennent pas les meilleures mesures pour lutter contre le réchauffement climatique non pas uniquement par manque de volonté politique, mais surtout, comme le montre l’article de Claude Vaillancourt par le lobbying intensif – souvent méconnu - des multinationales bien décidées à défendre leurs intérêts.

Si nos gouvernements l’utilisaient, « l’écofiscalité » est un outil efficace pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans sa chronique, Chantal Santerre, analyse les réglementations et les instruments qui sont appliqués – avec succès – dans d’autres sociétés comparables. Un autre domaine qui met en évidence le manque de volonté de nos dirigeants politiques qui ne parviennent pas, année après année, à atteindre les cibles auxquelles ils se sont engagés.