Le Droit
Actualités, vendredi, 14 novembre 2003, p. 27

La GRC blâmée pour son intervention au Sommet des Amériques

PC

Le député néo-démocrate Svend Robinson et des représentants de la "société civile" ont demandé hier à Ottawa de tenir une enquête indépendante sur les agissements de la police au Sommet des Amériques, en 2001, à la suite d'un rapport accablant de la Commission des plaintes du public contre la GRC.

La police fédérale a fait usage de "force excessive et injustifiée" pour disperser des manifestants lors du sommet tenu à Québec, de telle sorte qu'elle a bafoué la Charte canadienne des droits et libertés et le Code criminel, conclut la présidente de la Commission, Shirley Heafey, dans un rapport préliminaire d'une quinzaine de pages.

Le rapport reconnaît que les policiers étaient en droit de disperser les manifestants, le 21 avril 2001, puisque la clôture qui "protégeait" le périmètre où se réunissaient les chefs d'État avait été abattue à plusieurs endroits.

Mais la GRC a contrevenu à ses propres règles en donnant des avertissements inadéquats juste avant de recourir aux gaz lacrymogènes, aux balles en caoutchouc, à une grenade flash bang et même à un pistolet électrique Taser, estime Mme Heafey.

Le président du groupe de pression ATTAC-Québec, Robert Jasmin, qui a fait partie des manifestants au sommet, croit qu'un tel rapport commande la tenue d'une enquête plus large sur le comportement des autorités lors de l'événement.

M. Robinson espère que d'autres manifestants suivront son exemple et porteront plainte. Mais il voudrait surtout que le gouvernement refasse ses devoirs dans le dossier.

Incidents douteux

Dans le cadre de son enquête, Mme Heafey a analysé quelques-uns des vidéos que la GRC a tournés lors de l'événement, mais pas tous. Sur deux d'entre eux, toutefois, elle a découvert des situations pour le moins troublantes.

Un policier s'est notamment servi d'un pistolet Taser - d'une puissance de 50 000 volts - pour appréhender un militant qui était pourtant immobile par terre, en attente d'être arrêté.

Lors d'un autre incident, des officiers ont tiré des balles en caoutchouc sur quatre jeunes hommes bien vêtus qui s'étaient simplement regroupés à une dizaine de mètres d'eux.

Catégorie : Actualités
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Doc. : news·20031114·LT·0039