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COMMUNIQUÉ du 4 août 2008 - Échec des négociations à l’OMC

Communiqués, 4 août 2008

Montréal, le 4 août 2008
Pour diffusion immédiate

Échec des négociations à l’OMC
Une invitation à repenser le commerce international

ATTAC-Québec considère que l’échec des négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est une bonne nouvelle pour l’ensemble des citoyens et des citoyennes des pays membres de cette organisation. L’ouverture systématique des marchés, telle que souhaitée par l’OMC, ne garantit en rien les échanges équitables et crée davantage d’inégalités.

Depuis le lancement du cycle de Doha en 2001, de nombreuses organisations de la société civile se sont opposées au principe même de libéralisation de tous les secteurs de l’économie, transformant tout en marchandise et ne permettant plus de préserver le bien commun. Les récentes négociations qui ont échoué à Genève ont bien montré que l’OMC n’a en rien dévié de ses principes de base et qu’on y proposait comme toujours, de manière antidémocratique (sans tous les pays-membres), des solutions dommageables pour l’immense majorité des populations.

En effet, plutôt que d’aborder la question vitale de la souveraineté alimentaire, les négociateurs de l’OMC cherchaient à privilégier une agro-industrie basée sur l’exportation, nocive pour l’environnement, favorisant un gaspillage des ressources et détruisant l’agriculture paysanne essentielle à la survie de milliards d’êtres humains.

Par la réduction des droits de douane sur les produits non-agricoles, telle qu’envisagée dans les négociations, les pays en développement se seraient vus privés d’importants revenus, permettant entre autres le financement de services publics. Leurs entreprises, fragilisées, se seraient trouvées dans une concurrence encore plus injuste avec de grandes entreprises occidentales, dont la plupart se sont développées grâce à des mesures protectionnistes et de massives subventions.

La libéralisation des services, telle qu’envisagée dans l’Accord général sur le commerce des services (AGCS), favorise quant à elle l’élimination progressive des services publics tels la santé, l’éducation, la culture, l’eau, ce qui crée inévitablement de nouvelles inégalités, prive les populations pauvres de services essentiels et constitue une atteinte aux droits fondamentaux. À Genève, les pays industrialisés ont aussi tenté un coup de force sur ce plan en échange de leurs dites concessions. Voir notre complément d’information concernant les négociations sur les services .

La vision du monde comme un grand marché sans contraintes, véhiculée entre autres par l’OMC, n’est parvenue qu’à créer des crises à répétition, telles les graves crises alimentaires et financières qui ont cours actuellement. L’échec des négociations à Genève montre qu’il faut définitivement changer de cap et envisager des rapports entre les pays basés sur la coopération, la justice sociale et le respect de l’environnement plutôt que sur une soi-disant concurrence qui ne favorise que les plus puissants.

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Renseignements :

Claude Vaillancourt, ATTAC-Québec
quebec@attac.org




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